La Jordanie, un pays safe
En décembre dernier, j’ai fait le choix de partir pour la première fois seule dans un pays en dehors de la zone UE. Lorsque j’ai annoncé le choix de ma destination à mes proches, j’ai dû faire face à quelques inquiétudes. En effet, la Jordanie peut faire « peur » pour un premier voyage en solo : certaines frontières sont des zones de combat ou d’ancienne zone de combat comme la Syrie et l’Irak. Et, en Jordanie, les femmes s’occupent de la maison et des enfants, sauf dans les grandes villes où certaines femmes se sont émancipées de leur famille, cette culture est en lien avec la religion musulmane.
Avec tous ces points, on peut se demander si c’est la meilleure destination pour une femme voyageant seule. C’est là que je vous réponds un grand OUI !
Mes rencontres avec des jordaniens
À mon arrivée à l’aéroport d’Amman, lorsque j’ai fait faire mon visa, les douaniers m’ont interrogé, mais sans aller au-delà de ce que j’avais pu déjà voir dans d’autres destinations. Ils m’ont demandé ce que j’allais faire seule, et je leur ai répondu que je venais en vacances tout simplement. En suite, je suis allée chercher ma voiture de location, le jeune homme a était très prévenant envers moi, j’ai même été upgradée.
J’avais pour destination Ajloun le premier soir, alors qu’il faisait déjà nuit quand je suis arrivée à l’aéroport, j’ai entrepris de conduire de nuit en périphérie de la capitale pour aller dans le Nord (1h30/2h de voiture), sans savoir que les routes étaient parfois très pentues. Sur le chemin, ma voiture a commencé à faire des bip et des voyants rouge s’allumaient, je me suis donc arrêtée sur le côté de la route. Deux minutes plus tard, deux jeunes hommes se sont arrêté pour vérifier que tout allait bien, ils me sont venu en aide afin de voir si la voiture fonctionnait normalement. Puis je suis repartie après qu’ils aient tout checker, sereinement je suis arrivée le premier soir à mon hôtel au fin fond du nord de la Jordanie.
Le lendemain, j’ai continué mon voyage selon les points d’intérêt que j’avais définis pour mon reportage photo. Je suis allée à Jerash, puis à Madaba et enfin sur la route des rois. C’est sur cette route que j’ai fait ma deuxième rencontre avec un Jordanien.
Au détour d’une route dans le Wadi Mujib
En Jordanie, beaucoup de gens font du stop, généralement, c’est parce qu’ils vont ou reviennent de leur travail. C’est comme cela que j’ai rencontré Yasser. Cet homme à la quarantaine voulait rentrer chez lui au village voisin, il fermait son restaurant après une journée peu fructueuse. Son anglais était plutôt bon, l’échange était plus simple que durant ma première rencontre avec des Jordaniens. Il m’a invité à manger chez lui avec sa femme et son fils. Curieuse de voir comment était l’intérieur d’une maison jordanienne, j’ai accepté avec joie. Le dîner était superbe, l’intérieur était soigné et j’ai même pu échanger avec sa femme. Après cela, Yasser m’a proposé de dormir à son restaurant qui donnait sur une vue panoramique du Wadi Mujib, la nuit commençait déjà à tomber et je me suis dit que ça serait une bonne expérience et surtout que je pourrais admirer le lever de soleil dans le canyon. Je ne m’étais pas trompée, le lendemain, j’ai assisté à un lever de soleil magnifique. Puis j’ai dit au revoir à Yasser en le remerciant chaleureusement pour son hospitalité.
Ma rencontre avec des militaires et des agriculteurs dans la région de la mer morte
Après cette belle rencontre, j’ai continué mon chemin en direction de la mer morte avant de me rendre dans la réserve de Dana qui sera mon stop pour la nuit. C’est là que j’ai fait la rencontre la plus improbable de mon séjour. J’étais venu en Jordanie pour réaliser un reportage photo sur la mer morte et sur les industries de potasse qui l’exploite (article à retrouver sur Mediterranean Citizens). En me dirigeant vers les bassins d’exploitation, je me suis frotté à la surveillance militaire, je leur ai alors expliqué que je cherchais à comprendre comment les industries fabriquaient les produits de beauté, en prétextant que c’était simplement de la curiosité et non que mon reportage allait à l’encontre des industries de potasse. Un des militaires a décroché son téléphone pour appeler son frère, c’est là que j’ai fait la rencontre de Bilal. Ce jeune homme, préoccupé par les questions économiques et touristiques de sa région, a monté le projet d’une ferme bio pour les locaux et les touristes. Il a pris sa journée pour m’expliquer l’environnement de la mer morte, les industries de potasse et l’évolution de l’assèchement des bassins. Puis il m’a invité à déjeuner avec les fermiers, le repas était délicieux, nous avons mangé une sorte de ragoût cuisiné dans une grande marmite au milieu des champs de tomates, entouré de millions de mouches.
Lorsque j’avais pris mes billets d’avion quelques mois auparavant, je n’aurais jamais imaginé me retrouver dans une situation pareille. J’étais vraiment heureuse d’arriver à nouer un contact social aussi facilement avec les Jordaniens.
Les check-point, pour des vérifications d’identité
Après cet entracte dans la vie réelle, j’ai repris ma place de touriste pour continuer mon voyage en direction de la réserve de Dana. Sur la route, des policiers m’ont arrêté à un barrage, ils ont vérifié mon permis et mon passeport, puis ils m’ont laissé repartir. Ils contrôlaient toutes les voitures, je me suis donc dis que c’était une bonne chose sachant qu’il y avait déjà eu des attentats sur le sol jordanien. Au fond, ces check-point me rassuraient, je me sentais un peu protégée.
La sympathie des autres touristes
Durant mon séjour, j’ai croisé des touristes français dans les lieux touristiques, en me voyant seule, ils étaient pris d’une sympathie à mon égard. J’ai partagé pleins de superbe moments avec eux, et parfois ça me faisait aussi du bien d’échanger sur mes impressions de la Jordanie.
une mauvaise rencontre à Pétra
J’ai fait une seule mauvaise rencontre, à Pétra, la fameuse cité antique. C’est connu qu’il faut faire attention, car le tourisme attire des gens pas forcément très honnête. La veille du jour où j’avais prévu de faire Pétra, je m’étais foulé la cheville. Je m’en étais rendu compte tard le soir lorsque ma cheville s’était refroidie, je suis sortie de mon hôtel pour essayer de trouver une pharmacie. Mon hôtel était un peu excentré du centre, et je ne pouvais pas marcher, un homme s’est arrêté à ma hauteur pour me demander si j’avais besoin qu’on me dépose quelque part, je lui ai donc expliqué ma situation pour qu’il me dépose à une pharmacie. Après cela, il a été insistant pour que je vienne manger dans sa famille, j’ai donc accepté. L’ambiance était différente de celle dans la maison de Yasser. La femme était plus mise à l’écart, et je sentais qu’il était mal venu de poser des questions. J’ai demandé si je pouvais prendre en photo le repas et pour cela, il a demandé à la femme de sortir de la pièce. Ensuite, il a commencé à me dire que son cousin avec des chevaux à Pétra et que ça serait peut-être bien pour moi avec ma cheville. Je lui ai dit que j’allais y réfléchir, car le prix était assez élevé, 50 euros pour une demie journée. Le lendemain, ma cheville n’avait pas dégonflé, j’étais toujours en difficulté pour marché, j’ai donc appelé l’homme rencontré la veille pour qu’il m’amène à son cousin. Une fois sur place à Pétra, je me suis sentie un peu prise au piège. L’homme ne m’avait pas dit comment cela allait se passer, qu’on prendrait un chemin annexe pour lequel il fallait payer 20 euros de plus, et puis qu’il faudrait marcher et un peu escalader pour avoir le point de vue sur le trésor. J’étais furieuse contre l’homme rencontré la veille qui avait profité de ma faiblesse pour m’extirper de l’argent de manière fourbe. Cela a gâché en grande partie ma seule journée à Pétra.
Je me suis retrouvée dans cette situation, car mes rencontres précédentes, c’étaient toutes bien passée, j’étais en confiance avec les Jordaniens. Cependant, Pétra est un endroit vraiment particulier, il y a beaucoup de Jordaniens qui profitent des touristes. Je vous conseil de faire attention aux rencontres que vous ferez là-bas, dites vous que tout est en rapport avec leur business.
Sur un séjour de 10 jours, c’est la seule mauvaise expérience que j’ai eue, mais elle m’a marquée en contrastes avec les autres rencontres que j’avais faite qui étaient beaucoup plus sincère.
Faire confiance à son instinct
Ce que ce voyage m’a appris, c’est qu’il faut toujours faire confiance à son instinct. Quand vous sentez qu’il n’y a pas de danger, que la personne que vous avez en face de vous à de bonnes intentions, accepter de donner et de recevoir. Les Jordaniens n’ont pas l’habitude de voir une femme voyageant seule, mais ils sont très ouverts d’esprit envers les occidentaux donc ils essaieront de comprendre. Au fur et à mesure que mon voyage avançait les Jordaniens que j’ai rencontrés m’ont permis de mieux comprendre leur culture et de savoir quel comportement adopter. Le midi, je m’arrêtais dans la boulangerie du village pour acheter du pain assaisonné que je mangeait comme ça, bien souvent, j’étais entouré d’hommes qui me regardait bizarrement, mais aussi qui me souriaient. Je n’étais pas resté en surface de mon voyage, comme un touriste qui ne mange que dans les restaurants et à l’hôtel, d’ailleurs le pain qu’ils servent aux touristes n’est franchement pas bon. Je n’aurais jamais vécu tout ce que j’ai vécu en Jordanie si je ne m’étais pas laissé aller, si je n’avais pas baissé ma garde à l’encontre des inconnus.
Un voyage seul en Jordanie est une magnifique expérience, elle l’est encore plus lorsqu’on arrive à comprendre leur culture par des rencontres avec les locaux.
En conseil pratique, je vous direz de louer une voiture, mais de faire attention à la conduite des Jordaniens qui peut être dangereuse dans les villes. Privilégiez les hôtels en ville pour faire des rencontres. Pour le reste fait confiance à votre instinct, c’est lui qui vous guidera au mieux.
Pour plus d’infos sur mon voyage seule en Jordanie, je vous invite à lire mon article sur l’éco-tourisme dans le désert de Wadi Rum.
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Superbes photos ! J’aime particulièrement la dernière …
merci beaucoup !
Je m’apprête à passer une semaine seule en Jordanie et j’étais pas très rassurée. Ton article m’a mise en confiance merci ! Et félicitation
Salut,
Je pars seule dans quelques jours. Peux-tu me partager ton vécue ?
Je t’avoue que je flippe un peu mais le voyage m’excite en même temps.
Wow!
Je m’apprête à partir 9 jours seule (en tant que femme) en Jordanie et votre récit m’a fait rêver.
Merci pour cette belle aventure!
Bonjour Mary-Jane, je suis ravie de lire que mon récit t’as décidé à partir en Jordanie, tu vas vivre une expérience magnifique !
Joli article et photo magnifique! J’ai beaucoup aimé la Jordanie, c’est un pays magnifique et les gens sont tellement attachants!
Merci beaucoup Lucie, j’ai adoré également la Jordanie, je rêve d’y retourner depuis que je suis revenue.
Je partage toutes ces impressions sur la Jordanie où je suis allée deux fois cette année. C’est un pays magnifique où les gens sont très attachants et permettent de rentrer dans leur intimité malgré une culture très différente. Pour ma part j’ai vécu à Pétra une expérience très positive, j’y ai passé d’abord deux jours, j’y ai rencontré un guide francophone , Tamir, qui s’est montré chaleureux, empathique et très altruiste, à tel point que nous avons ensuite échangé des mails, des photos et impressions. Lorsque j’y suis retournée quelques mois plus tard il m’a fait découvrir des chemins exraordinaires, qui n’étaient même pas sur les cartes et les liens d’amitié se sont consolidés.
J’ai beaucoup voyagé et je n’ai que très rarement construit des relations amicales et durables aussi facilement qu’en Jordanie.
Hello, aurais-tu les contacts de ton guide francophone stp ?
Bonjour,
Ma fille doit se rendre en Jordanie. Avez-vous porté le voile ? Avez-vous senti une gêne des habitants si on ne le porte pas?
Merci
Bonjour, non je n’ai pas porté le voile, sauf dans les lieux religieux que j’ai pu visiter. Les locaux sont très ouvert d’esprit à l’égarât des occidentaux.