Après mon week-end à Chamonix en octobre dernier, j’ai décidé de rallonger mon séjour dans les Alpes en organisant une rando-bivouac dans la vallée de la Maurienne. N’ayant jamais eu l’occasion d’explorer cette partie du nord des Alpes, j’étais ravie de pouvoir la découvrir avec les couleurs de l’automne. C’est accompagnée de Sibylle de Nos cœurs voyageurs que je me suis lancée dans cette aventure sur deux jours en autonomie dans le massif des Cerces. Une aventure 100% féminine pour toute personne souhaitant s’initier au bivouac, et que vous pourrez refaire vous-même.
- Comment se rendre dans la vallée de la Maurienne
- Quelle période privilégier pour faire la randonnée du lac des Cerces
- L’équipement à prévoir pour un bivouac en Maurienne
- Comment choisir son emplacement pour un bivouac
- La topo de la randonnée du lac des Cerces
- Mon récit de la rando-bivouac du lac des Cerces en Maurienne
Comment se rendre dans la vallée de la Maurienne ?
La Maurienne est une région qui se situe au sud du département de la Savoie, elle s’étend d’Aiguebellette au col de l’Iseran qui jouxte l’Italie. La ville la plus connue de la Maurienne est Saint-Jean-de-Maurienne qui est desservit par une ligne de train direct depuis Paris. Depuis cette gare, des lignes de bus desservent les villages alentours, dont la station d’hiver Valloire, là où s’effectue le départ de la randonnée du lac des Cerces. Vous trouverez toutes les informations ici. Vous pouvez également louer une voiture en gare de Chambéry pour vous déplacer de manière autonome dans la vallée de la Maurienne.
➜ Quelle période privilégier pour faire la randonnée du lac des Cerces ?
Le lac des Cerces est situé à une altitude de 2470 m, ce qui signifie qu’il peut y avoir de la neige entre fin octobre et début juin. Tout comme pour le tour de la pointe des Cerces, La meilleure période pour faire cette randonnée est donc de juillet à septembre. Cependant, nous l’avons fait en octobre, et même si les conditions météos n’étaient pas bonnes nous avons pu profiter des paysages. Ne vous engagez jamais dans la montagne si la météo n’est pas bonne, surtout en cas de fortes pluies ou de vents forts et encore moins si de la neige est prévue. Vous pouvez consulter la météo sur les sites fiables comme météo blue.
L’équipement à prévoir pour un bivouac en Maurienne
Dans ce listing je vous donne la référence de l’équipement que j’utilise mais vous pouvez tout à fait emporter avec vous quelque chose d’équivalent d’une autre marque.
- Une tente de trek, Hubba Hubba NX MSR gear
- Un sac à dos DEVA de Gregory 70 L ou un sac à dos Forclaz 50+10L
- Des sous-vêtements en mérinos de chez Icebreaker
- Des bonnes chaussures de marche, les MOAB de chez Merrell
- Une gourde 1L de chez 24 Bottles
- Une pompe à eau filtrante de chez MSR
- Des chaussettes en laine de chez Monnet
- Un pantalon de trek de chez Forclaz
- Un coupe vent imperméable de chez North Face
- Une doudoune chauffante de chez Thermic
- Un réchaud Jetboil
- Une lampe frontale
- Une batterie externe pour le portable
- Un sac de couchage Sea to Summit Trek III
- Une couverture de survie par personne
N’oubliez pas d’adapter votre matériel en fonction de la saison, par exemple à l’automne, lorsque les températures se rafraîchissent, prenez un sac de couchage d’une T° confort d’au moins 0°C.
Comment choisir son emplacement pour établir un bivouac ?
Le bivouac est une forme de camping différente de celle pratiquée dans les campings de vacances. Cela demande une certaine rigueur surtout lorsqu’il s’agit de choisir l’endroit où planter sa tente.
☛ Voici mes 6 conseils pour bien choisir son emplacement :
- Une zone abritée pour éviter que le vent ne souffle trop fort.
- Un accès à l’eau pas loin grâce à un ruisseau ou un lac.
- Une zone plutôt plate pour bien dormir et éviter de glisser.
- Vérifier que l’endroit choisit ne présente pas de risque de glissement de terrain, pour cela regardez s’il n’y a pas déjà eu des éboulements autour.
- Planter votre tente sur un sol assez dur, mais sans trop de cailloux pour bien planter vos sardines. Si vous n’avez pas le choix, renforcez les points d’ancrages en calant les sardines avec de grosses pierres.
- Planter votre camp au maximum 1 heure avant le coucher du soleil.
- Choisissez un spot avec la meilleure vue pour profiter au maximum de l’expérience.
« Respectez le principe de ne pas laisser de trace, la nature est notre maison.»
Une fois que vous avez vérifié tous ces points, vous pourrez enfin profiter de votre campement.
Nous avions planifié de planter notre tente autour du lac des Cerces, mais lors de la randonnée le vent soufflait trop fort à cet endroit. Nous avons continué la randonnée en passant le col des Cerces pour trouver un endroit plus abrité du côté du lac du Grand Ban. Dans ce cas précis, nous avons changé nos plans pour être dans une situation plus safe, et nous ne l’avons pas regretté, car le lendemain matin, le vent soufflait encore plus fort.
La topo de la randonnée du Lac des Cerces :
Cette rando-bivouac était pour Sibylle l’occasion de s’initier au bivouac. Pour sa première expérience, j’ai choisi de l’emmener dans un endroit magnifique, accessible sans grande difficulté. Le lac des Cerces est une randonnée sous forme de boucle que l’on peut faire en 5 heures. Sachez que si vous débutez dans l’expérience du bivouac, je vous conseille de commencer avec une randonnée de difficulté « moyenne » à découper sur deux jours, comme cela, vous aurez une première expérience du portage d’un sac de bivouac qui pèse environ 7 à 10 kg selon l’équipement.
Pour aller plus loin vous pouvez aussi vous lancer dans le tour des Cerces, une randonnée sur 4 jours pour découvrir ce massif de la Maurienne.
Durée : 5 heures
Difficulté : moyenne
Les points de vues : Lac des Cerces, col des Cerces, col Rochilles
Dénivelé : 600 mètres +
Distance : 12 km
Type : boucle
Départ : parking du Plan Lachat
✐ Mon récit de la rando-bivouac du lac des Cerces en Maurienne
Samedi
13h : Départ du plan Lachat
Après avoir avalé un casse-croute avec des produits locaux achetés dans la vallée de la Maurienne, nous vérifions une dernière fois nos sacs, en espérant ne rien avoir oublié pour partir bivouaquer dans la montagne. Le ciel est couvert, mais il y a quand même quelques éclaircies qui nous font espérer que le temps se dégage. Au départ, nous croisons quelques randonneurs venus faire leur balade du week-end. Le Plan Lachat est un beau départ de randonnée qui nous plonge directement dans l’ambiance. Nous prenons le temps de jeter un coup d’œil au plan des sentiers, afin de mieux nous repérer même si j’ai au préalable téléchargé le tracé GPX sur mon application ViewRanger.
14h : Le hameau de la Jargette et le lac des Mottets
Nous arrivons rapidement au hameau de la Jargette où quelques vieilles bâtisses sont encore là. Nous croisons des militaires du camp Rochilles venus faire l’entretien annuel des sentiers. On les voit préparer la montagne pour la saison hivernale qui arrive, les panneaux de randonnée sont démontés les uns après les autres et le sol est aplati pour permettre une meilleure circulation des véhicules. Nous apercevons notre premier Lac, en tout nous en verrons 4. Il s’agit du lac des Mottets, coincé au flan du grand Galibier. Nous commençons notre première montée, en prenant à droite après le lac des Mottets, afin d’accéder directement au lac des Cerces. C’est là que les choses sérieuses commencent, la pente est raide et nos épaules sont tirées en arrière par la lourdeur de nos sacs. Heureusement pour nous, cette montée sera la seule importante de la randonnée.
15h : Le lac des Cerces et au fond les aiguilles d’Avres
Bien que le ciel soit nuageux, une fois la montée achevée nous avons un beau panorama sur tout le massif des Avres et ses aiguilles. Au début de l’automne le lac des Cerces n’est plus très fourni en eau, nous en faisons le tour sans pouvoir toutefois passer de l’autre côte, car le ruisseau des Cerces est gorgé d’eau, ce qui empêche un passage au sec. Normalement, nous aurions dû planter le camp ici, mais nous remarquons que le vent souffle fort, nous serions trop exposées et puis il est encore tôt alors nous décidons de continuer notre chemin.
16h : Nos premiers bouquetins au col des Cerces
Nous arrivons à la moitié de la randonnée, nous avons parcouru environ 6 kilomètres et 400 mètres de dénivelé. Lorsque l’on prend le chemin qui monte au col des Cerces, on détient le meilleur spot pour admirer le lac des Cerces en contrebas. Nous prenons le temps de capturer avec nos appareils photo chaque détails de ce merveilleux paysage de la Maurienne, pour moi c’est une belle découverte et un réel coup de cœur. Une fois arrivées en haut, nous faisons une pause à l’abri du vent et c’est là que j’aperçois un bouquetin, puis un deuxième. Deux mâles avec de belles cornes qui broutent tranquillement à flanc de montagne, nous ne perdons pas une miette de ce spectacle bien que nous n’ayons que nos zooms d’appareils photo en guise de jumelles.
17h : Établissement du camp au lac du Grand Ban
C’est de l’autre côté du col des Cerces que nous trouvons le spot idéal pour poser notre tente. Ici, nous sommes à l’abri, le sol est à peu près plat, un ruisseau coule à côté et en prime nous avons une belle vue sur le lac et les montagnes. La nuit ne va pas tarder à tomber, car nous sommes fin Octobre. À 18h30, la luminosité sera déjà basse et nous devons tout installer pour ensuite cuisiner un repas chaud. Sibylle m’aide pour planter la tente, et tout se passe de manière efficace, si bien que nous décidons de nous octroyer une petite pause sucrée bien méritée : une fondue au chocolat. Cet accessoire de la marque Cookut est une bonne idée pour se faire un petit plaisir en bivouac, je vous assure que le succès est assuré.
19h : Un repas chaud et au lit !
Avant que la nuit ne tombe nous sortons le Jetboil, la botte secrète du campeur pour cuisiner rapidement un truc chaud. Au menu ce soir : pâtes au pesto, un vrai régal avec la vue sur les montagnes. Nous sommes seules au monde, coupées de tout, même du réseau téléphonique. Ce genre d’aventure est importante pour se reconnecter avec soi-même mais aussi pour apprendre à connaître les autres. Je ne vous raconterais pas les secrets échangés sous la tente avec Sibylle ! À 19 h, il fait déjà nuit et nous sommes bien au chaud dans nos duvets. Je crois que nous avons fermé les yeux vers 21h. Faire du bivouac, c’est se mettre au rythme de la nature, respecter le coucher et le lever de soleil.
Dimanche
8h : Réveil avec un panorama 5* sur le massif des Cerces
En bivouac, chaque réveil est unique, le nôtre fût assez venteux, au moins autant que notre nuit, mais quel spectacle de se réveiller face aux montagnes. Ce matin, nous rangeons rapidement le camp, car les températures sont assez fraîches, nous décidons de prendre le chemin le plus court pour aller à la voiture, afin d’éviter l’averse qui nous menace.
10h : Le camp militaire Rochilles
Après avoir contourné le lac du Grand Ban nous arrivons au col duquel nous apercevons le camp Rochilles, un camp militaire sorti tout droit d’un film de science-fiction. Au loin, nous regardons le ballet des chars, les petits hommes s’affairent à leur tâches, puis ont sent qu’ils nous ont repérés. Je ne sais pas qui était le plus surpris de voir l’autre, mais nous devions avoir bonne allure avec nos gros sacs de bivouac. Nous contournons gentiment le camps pour passer le col et entamer la descente vers le Plan Lachat.
11h : Descente vers le Plan Lachat
Notre descente vers le Plan Lachat nous donne du fil à retordre. Je presse le pas, car je n’ai pas envie de me prendre l’averse, mais aussi car le vent me fait tanguer dangereusement. Sibylle quant à elle est plus en arrière, elle prend le temps de faire des photos, mais me confie également avoir quelques faiblesses à la cheville. Descendre beaucoup de dénivelés avec un sac de trek est réellement différent que la descente avec un petit sac de rando à la journée, c’est pourquoi je vous recommande l’utilisation de bâtons de marche. Nous arrivons au Plan Lachat accompagnées d’une belle averse, heureusement un petit apéro nous attend au sec à l’intérieur de la voiture.
Nous finissons cette randonnée du lac des Cerces avec la pluie, mais cela ne gâchera pas le souvenir de cette belle aventure entre filles.
Pour plus d’idées de bivouac et randonnée dans la région, consultez mon article sur mon bivouac dans le Beaufortain, au lac du Presset. N’hésitez pas à me laisser vos questions en commentaire, je me ferai un plaisir d’y répondre.
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À bientôt sur WildRoad !
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Merci Clara pour ce bel article sur la Maurienne que je n’ai pas encore découverte même si je ne suis pas très loin ! tes photos sont superbes et la période de l’automne donne une ambiance encore plus sauvage. Il ne me reste plus qu’à programmer la date.
En lisant ton récit, je retrouve toutes les sensations de notre rando-bivouac! Faire du bivouac dans un tel décor, ça n’ a pas de prix! Et quand en plus il y a du chocolat, j’ai tout de suite envie de recommencer. Je me tiens prête pour l’Épisode 2 😉
vivement l’épisode deux avec du soleil et du chocolat !
Cela fait un certain temps que cette rando bivouac me fait de l’oeil ! J’ai très envie d’y aller avec mes enfants, mais j’ai moins envie de tout porter… Maintenant qu’ils ont grandi, ils peuvent porter un peu… Peut être cet été !
Merci pour votre commentaire, si vous vous arrêtez au premier lac, il n’y a qu’une seule grosse montée. Après en effet les enfants peuvent peut-être porter un peu 😉 en tout cas c’est un très bel endroit !
Quel bel endroit. Je ne suis pas prête pour une rando-bivouac mais j’ai tout de même noté les 2 lacs, il y a peut-être la possibilité de les faire chacun sur une randonnée d’une journée. 🙂
Bonjour le départ de la Maurienne c’est depuis Aiguebelle et non Aigbelette.
merci pour ce bel article