Le massif des Cerces est l’un de mes endroits préféré dans les Alpes françaises. Pour le découvrir, je vous propose une randonnée qui fait le tour de la pointe des Cerces que vous pouvez faire en un ou deux jours selon votre niveau sportif. À la clé, des panoramas grandioses sur les glaciers des Écrins, une multitude de lacs de montagne et des passages de col à plus de 2600 m d’altitude.
Où se trouve le Massif des Cerces ?
En 2019, j’avais déjà bivouaqué au lac des Cerces, dans mon article dédié, vous pourrez trouver une carte détaillée de sa localisation. Le massif des Cerces se partage entre le département de la Savoie et des Hautes-Alpes. Connu pour le sentier de grande randonnée du tour du Mont Tabor (GR57), le massif des Cerces cache également quelques-uns des plus beaux lacs de France. Dans mon article sur la vallée de la Clarée vous pourrez en avoir un aperçu.
Comment s’y rendre en transport en commun ?
On peut y accéder des deux côtés. Ne comptez pas trop sur les transports en commun pour vous amener au pied des Cerces, cependant vous pouvez vous en approcher en arrivant à la gare de Saint-Jean-de-Maurienne, puis en prenant un bus pour Valloire. Côté Hautes-Alpes, c’est au fond de la vallée de la Clarée que se trouve le départ de cette randonnée.
Quel équipement pour randonnée en montagne ?
Pour cette randonnée dans les Alpes françaises, vous devrez partir avec un équipement adapté à l’altitude. En effet, on ne part pas en randonnée en montagne, avec le même équipement qu’en campagne ou moyenne montagne, car les températures sont bien plus fraîches et la météo change rapidement.
À ce propos, n’oubliez pas de regarder les prévisions météo du massif des Cerces sur un site spécialisé comme Météo Blue. Si des orages et averses violentes sont prévues les jours où vous devez partir, reporter ou annuler votre sortie. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’office du tourisme de Valloire-Galibier ou bien de la Vallée de la Clarée, afin d’avoir des informations en temps réel.
Que prendre comme vêtements ?
Dans votre sac à dos et sur vous, prenez des vêtements techniques pensés pour la randonnée.
- un coupe-vent imperméable
- une doudoune
- un tee-shirt en laine mérinos
- un pantalon de randonnée
- des chaussures de randonnée montante
- des chaussettes de trek en laine mérinos
- un bonnet – des gants légers
Pensez bien qu’en été à 2600 m d’altitude, il peut faire zéro degré la nuit, même si dans la vallée, il fait 30 degrés. Avoir froid n’est jamais agréable, et risque de provoquer une hypothermie.
Comment se nourrir en trek ?
Prenez des snacks et aliments riches en calories. Des fruits secs et des oléagineux sont un bon mélange pour se donner un coup de fouet lorsqu’on est fatigué. Si vous bivouaquez, pensez à prendre des repas lyophilisés que vous préparerez en ajoutant de l’eau bouilli grâce à votre réchaud. Oubliez les plats compliqués à préparer ou qui nécessitent plusieurs étapes. De mon côté, j’adore déguster mes pâtes au pesto à cuisson rapide.
Quel matériel de bivouac prévoir ?
- Un sac à dos 48 L Osprey Eja
- Un duvet 0 degrés confort Big Agnes
- Une tente de bivouac Vaude
- Un matelas de bivouac gonflable Big Agnes
- Un coussin gonflable Seatosummit
- Une lampe frontale
- Une trousse de secours
- Du PQ et un sac poubelle
- Des gourdes de 2x1L minimum
La randonnée du tour de la pointe des Cerces en 2 jours
Durée : 2 jours, faisable en 1 jour pour les sportifs
Distance : 22,8 km
Dénivelé : 1317m D+ / 1317m D-
Difficulté : difficile en 1 jour / moyen en 2 jours
Type : boucle
Départ : parking du Plan Lachat (Savoie) / Vallée de la Clarée (Hautes-Alpes)
Quand : Juillet-Août
Carte IGN : 3535 OTR Névache Mont Thabor
Le tour de la pointe des Cerces est une variante plus courte que le tour du massif des Cerces qui se réalise généralement en 2 ou 3 jours et passe au pied du mont Thabor. Les trailers adorent faire cet itinéraire challengeant aux paysages grandioses.
Soyez avertis que le passage du col des Béraudes est engagé et n’est pas adapté aux personnes ayant le vertige. Vous pouvez décider de dormir en refuge ou en bivouac, les deux sont possibles. Il existe de nombreux refuges dans la vallée de la Clarée. J’ai fait cette randonnée au mois de juillet, accompagnée de mon ami photographe Steve qui venait pour la première fois en montagne.
Jour 1 : du Plan Lachat au col des Béraudes
Distance : 9 km
Dénivelé : 700 D+
Durée : 3h30
Départ du parking de Plan Lachat en Savoie
Après avoir passé la station de ski de Valloire Galibier, je continue quelques kilomètres en direction du col du Galibier pour me garer au parking du Plan Lachat. Très fréquenté par les randonneurs à la journée, il faut venir tôt pour avoir une place. Je check une dernière fois tout mon matériel de bivouac avant de prendre le départ pour le tour de la pointe des Cerces.
Montée jusqu’au lac des Cerces
Le chemin est bien indiqué, il suffit de suivre la route carrossable qui mène jusqu’au hameau des Mottets. De là, le sentier devient plus étroit et monte le long d’un ruisseau qui provient du lac des Cerces. On commence à prendre de la hauteur et voir un premier lac en contrebas. Après avoir traversé la prairie, on se retrouve au niveau du lac des Cerces, surplombé par la pointe des Cerces (3098m). Dans le lac, se dessine le reflet des Aiguilles d’Arves avec ses 3 pics dont l’un possède une forme de tête de chat, reconnaissable dans toute la Maurienne.
Ascension du col de la Ponsonnière à 3000 m
Au niveau du lac des Cerces, je récupère le tracé du GR57, le tour du mont Thabor. Celui-ci traverse le vallon de l’âne, au pied de la pointe de Cerces que l’on reconnaît grâce à sa roche de toutes les couleurs. Ce sommet est également accessible en randonnée, un très bon niveau sportif est exigé pour la réaliser. Le col de Ponsonnière se trouve à 2600 m, je ressens l’altitude qui pèse sur mes poumons.
Une fois arrivée au col, la vue s’ouvre sur une autre vallée, face à moi un grand lac et l’arrête de la Bruyère. Nous continuons le chemin par le sentier qui descend légèrement sur la gauche. Je longe les montagnes pour arriver en bas du col des Béraudes. Cependant, il est déjà trop tard pour le passer, car une fois engagé dedans je devrais arriver jusqu’au lac des Béraudes pour espérer pouvoir planter le bivouac.
Bivouac face aux glaciers des Écrins
À la recherche d’un endroit plat pour poser nos tentes avec Steve, nous trouvons un bout d’herbe à côté d’une source d’eau. Avec la proximité de l’eau, je sais qu’il va faire froid cette nuit, car il y aura beaucoup d’humidité, mais le spot est sympa car il possède une jolie vue et on sera tout de même abrité du vent. La nuit arrive et avec elle les étoiles illuminent le ciel, en pleine nuit, je sors mon trépied pour capturer la voie lactée.
Au réveil, les lumières rosées accentuent les ombres sur les cimes. Les Glaciers des Écrins dominent l’horizon. Je reconnais la Barre des Écrins, la Meije et d’autres sommets emblématiques de ce massif que j’ai découvert lors de mon séjour en Oisans. En pliant le campement, je veille à ne laisser aucune trace de mon passage et j’emporte tous mes déchets.
Jour 2 : Du col des Béraudes au lac rond
Distance : 13,8 km
Dénivelé : 600m D+ / 800m D-
Durée : 5h00
Le passage aérien au col des Béraudes
Pour cette deuxième journée, j’attaque par le passage technique de ce tour de la pointe des Cerces : le col des Béraudes. Je préfère toujours passer en début de journée, car les orages sont plus fréquents l’après-midi, et j’ai encore toute mon énergie !
Et il en faut pour venir à bout de ce col avec les gros sacs à dos de bivouac ! Heureusement, les câbles et les cordes nous aident à nous propulser dans cette cheminée faite de roches friables. Arrivée au col des Béraudes, la vue récompense tout randonneur, d’un côté les Écrins et de l’autre le lac des Béraudes ainsi que la vallée de la Clarée.
Pause-déjeuner au lac des Béraudes
La descente du col des Béraudes est également équipée de main courante, car le chemin est abrupt. De plus, il reste quelques névés qui rendent le tout très glissant. L’arrivée au niveau du lac des Béraudes se fait progressivement, sa couleur bleu turquoise nous attire irrésistiblement. Une fois arrivée au bord du lac, je m’accorde une pause-déjeuner bien mérité avant d’entamer la grosse descente.
La descente de l’enfer jusqu’à la vallée de la Clarée
Ce sont 500 m de dénivelé négatif qui m’attendent pour rejoindre le bas de la vallée de la Clarée. Le sentier descend en lacet dans les cailloux, les genoux accusent fortement le poids du sac à l’arrière. De plus, nous sommes en plein milieu de la journée et le soleil est à son maximum, Steve commence à avoir une insolation.
Pause tarte aux Myrtilles au refuge des Drayères
C’est la première fois que je me rends dans la vallée de la Clarée et je dois dire que sa réputation est à la hauteur de sa beauté réelle. Au milieu de cette vallée, coule le torrent de la Clarée, tout autour les montagnes s’élèvent et à leur pied des mélèzes suivent le rythme du vent. Les refuges de la Clarée accueillent les randonneurs pour une nuit ou plus. Sur mon chemin, se trouve le refuge des Drayères. L’occasion rêvée de profiter d’une tarte aux myrtilles maison dans un décor paradisiaque.
Les magnifiques lacs de la Clarée et du lac rond
Je continue ensuite mon chemin vers le lac de la Clarée, mais avant celui-ci, c’est un dédale de prairies surmonté des sommets du massif des Cerces qui nous attend. Le chemin est délimité par une avancée de dalles, car les alentours sont humides dues à la proximité des lacs et des torrents. J’aime ce moment du trek où nous sommes assez éloignées de toute civilisation pour qu’il n’y ait plus personne sur le chemin en fin d’après-midi. Les montagnes sont paisibles et nous sommes les seules à en profiter.
Bivouac pour une dernière nuit dans le massif des Cerces
Pour prolonger le plaisir d’être en nature, j’ai décidé de rallonger l’aventure avec un dernier bivouac, bien que cette portion puisse se faire en une journée sans problème. C’est au bord du lac rond que j’ai planté ma tente, profitant de coucher de soleil sur le massif des Cerces qui m’aura ouvert son cœur pendant ces deux jours.
Retour par le camp des Rochilles et ses marmottes
Je retourne au Plan Lachat en passant par le camp des Rochilles où les militaires côtoient les marmottes. La météo se dégrade à vue d’œil, il est temps de retrouver notre voiture et de trier les centaines de photos sur ma carte mémoire de mon appareil photo.
Cette randonnée reste à ce jour l’une des plus belles que j’ai eue l’occasion de faire. Le massif des Cerces est un endroit peu connu, bien que la vallée de la Clarée commence à être un nom qui s’ébruite, il reste peu fréquenté.
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à l’épingler sur Pinterest et à aller voir les autres articles randonnée et bivouac sur le blog.
À bientôt sur Wildroad !
Je remercie mon ami Steve de m’avoir accompagné sur ce magnifique trek et d’avoir réalisé les photos sur lesquelles je figure.
Pour avoir été deux fois dans ce coin du côté Valloire et 1 fois du côté de la Clarée, c’est vraiment un endroit merveilleux. On avait particulièrement aimé le lac des Grands Ban, malheureusement asséché la 2eme fois qu’on y est retourné. Au col de la Ponsonnière, il y a un petit lac, le lac Blanc. Magnifique. Il faut faire un petit crochet pour le voir. Très belle article bien détaillé et les photos comme toujours sont incroyables !
Merci beaucoup
Hello Clara,
Très beau trip dans un superbe coin que l’on apprécie beaucoup. Merci de nous faire (re) découvrir ces lieux plein de souvenirs. Très belles photos comme d’habitude.
Quel kiff de revoir tous ces paysages et de se remémorer nos péripéties via tes mots… Merci à toi 🙂
Un bonheur partagé et surtout pour moi, l’envie d’une nouvelle vie au plus près de ces coins sublimes. Grâce à toi et au partage de ta passion.
P.s: les photos sont vraiment canons :p well done !
Steve
Merci pour ce partage de conseils, de photos et ton enthousiasme… Rando magique, 2nuits à la belle étoile en ce mois d’août 2023 (fraîches , très fraîches) mais inoubliable. Redescendre dans les vallées, va être dur en ces temps de canicule.
Dommage que ce paradis soit souillé par des papiers toilette, c’est tellement simple de les rapporter bien fermés dans un sac….