Bivouac dans les hauts plateaux du Vercors au pas de l’Aiguille 

Bivouac sur les hauts plateaux du Vercors face au Mont Aiguille. credit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad

Les hauts plateaux du Vercors me faisaient rêver depuis pas mal de temps. Lorsque les beaux jours ont commencé à pointer le bout de leur nez, j’ai préparé mes affaires pour faire en bivouac en face du mont Aiguille. Je suis partie seule, pour me retrouver dans cette nature sauvage que j’aime tant. Le Vercors est un massif montagneux des Préalpes françaises juste en dessous de Grenoble, réparti sur deux départements : l’Isère et la Drôme. Vous allez voir que vous aurez vite envie de partir découvrir cette région de la France après avoir lu cet article. 


Faire un bivouac dans la réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors

Le bivouac dans la réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors est autorisé de 17h à 9h. Cependant, il est absolument interdit de faire du feu, de laisser ses déchets ou d’avoir son chien avec soi. La réserve naturelle est un endroit protégé où de nombreuses espèces d’animaux évoluent. 

Où faire un bivouac dans le Vercors ? mes conseils pour faire un camping sauvage dans la réserve naturelle. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
Le pas de l’Aiguille

La faune et la flore ont besoin que vous respectiez les règles afin de la préserver au maximum. Depuis quelques années, grâce à la réintroduction des bouquetins par l’homme, on peut en observer dans le massif. Pendant ma randonnée, j’ai eu la chance de tomber sur plusieurs troupeaux de bouquetins avec des femelles et leurs petits. 

Lorsque vous êtes dans la nature, qui plus est dans une réserve naturelle, tous vos actes ont un impact sur l’environnement. Veillez à ce que celui-ci soit minimum, installer votre tente dans un coin où vous ne risquez pas de déranger les animaux. 

Quelle est la meilleure période pour faire du camping sauvage dans le Vercors ?

Le Grand Veymont est le sommet le plus haut du Vercors, il culmine à 2341 m d’altitude. Le pas de l’Aiguille, quant à lui avoisine les 1632 m d’altitude, il ne faut pas sous-estimer l’hiver dans le Vercors même si les Écrins sont bien plus enneigés. Je vous conseille de bivouaquer dans le Vercors entre mi-mai et mi-octobre. En dehors de cette période, vous vous exposez à la présence de neige sur les hauts plateaux, cela n’est pas un problème si vous connaissez les risques et que vous avez l’équipement nécessaire. Dans le cas où vous souhaiteriez entreprendre ce bivouac en hiver, je vous invite à lire l’article sur le blog de Trip in Wild.

Bivouac au pas de l'aiguille sur les hauts plateaux du Vercors en Isère. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
Bivouac sur les Hauts plateaux du Vercors

Le matériel pour bivouaquer dans le parc naturel du Vercors 

Voici le matériel que j’ai emporté avec moi pour cette randonnée bivouac au pas de l’Aiguille. Cette liste est à adapter en fonction de la saison à laquelle vous entreprenez cette aventure. 

Téléchargez ma check-list pour préparer votre bivouac. 

Randonnée et bivouac au pas de l’Aiguille dans le Vercors

Difficulté : Moyen
Distance : 8 km
Durée : 4 heures
Dénivelé : D+ 600 m

Départ de la randonnée depuis Chichilianne au pied du mont Aiguille

Pour faire la randonnée du pas de l’Aiguille, vous devez vous rendre dans le petit village de Chichilianne qui se trouve au pied du mont Aiguille. Continuez jusqu’au parking de Richardière, de là, vous pouvez emprunter une voie carrossable qui vous permet de vous approcher encore un peu du pas de l’Aiguille, ce qui vous permettra d’économiser entre 30 et 45 minutes de marche. En été, cette randonnée est très fréquentée, il se peut que les parkings les plus proches soient complets et que vous deviez vous garer un peu plus loin.

Départ pour la randonnée du pas de l'Aiguille depuis le village de Chichilianne dans le Vercors. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
Départ de la randonnée de Chichilianne

La montée vers le pas de l’Aiguille dans les hauts plateaux du Vercors

J’ai garé ma voiture à 20 minutes du parking le plus proche, j’ai donc un peu marché dans la plaine, ce qui était loin d’être désagréable. Pour un bivouac je choisis toujours de partir un peu plus tard dans la journée, environ 4 heures avant le coucher du soleil, afin de ne pas croiser trop de monde et d’éviter les grosses chaleurs en été. 

Dès le début de cette randonnée, les paysages sont à couper le souffle. Les hauts plateaux du Vercors s’offrent à nous dans toute leur splendeur. La montée au pas de l’Aiguille se fait en 2h30, elle débute doucement dans la forêt pour ensuite s’intensifier au niveau des pierriers. Avec mon gros sac, j’ai pris tout mon temps pour monter et en cette fin de journée, j’avais le sentier pour moi toute seule. 

La randonnée mythique du pas de l'aiguille dans les hauts plateaux du Vercors. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
La montée au cal du pas de l’Aiguille

Au ¾ de la montée, j’ai entendu des pierres tomber, j’ai regardé autour de moi et j’ai vu tout un troupeau de bouquetins, des jeunes de quelques mois et des femelles. J’étais encerclée d’animaux sauvages, malheureusement, j’avais fait le choix de ne pas prendre le téléobjectif afin d’alléger mon sac, je dois dire que je l’ai un peu regretté. Je suis restée là quelques minutes à les observer, sans m’en approcher afin de ne pas les déranger. 

Bouquetin du parc naturel du Vercors

Arrivée au pas de l’Aiguille et au refuge de Chamailloux

Mon arrivée au pas de l’Aiguille était digne d’un livre à la Cheryl Strayed. J’avançais un milieu au pâturage avec la lumière de fin de journée et je scrutais tous les reliefs afin de décider de mon emplacement pour la tente. Au milieu de celui-ci, se trouvaient un réservoir d’eau ainsi qu’un âne

L’âne du pas de l’Aiguille
Randonnée en solo dans le parc naturel du Vercors

Après avoir passé le monument aux morts de la Seconde Guerre mondiale, j’ai continué à marcher en direction du refuge de Chaumailloux car je voyais le poêle cracher de la fumée. Pendant que je prenais des photos de cette petite cabane, un randonneur en est sorti pour chercher du bois et nous avons commencé une conversation. Je lui ai demandé s’il connaissait les lieux et s’il avait un coin à me conseiller pour planter ma tente. C’est là qu’il m’a indiqué un endroit un peu plus loin sur les falaises à gauche du mont Aiguille. Pour y arriver, il fallait encore un peu marcher, j’ai donc remis mon sac sur le dos en pressant le pas afin d’avoir le temps de planter ma tente avant la golden hour. 

La refuge non gardé de Chaumaillloux au pas de l'Aiguille. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
Le refuge de Chaumailloux

Le refuge de Chaumailloux est non gardé. Il peut accueillir jusqu’à 19 personnes pour la nuit. Si vous ne souhaitez pas planter la tente, vous pouvez seulement prévoir votre duvet pour dormir ici bien au chaud. Cependant en été ou pendant les vacances, les places sont vite prises. 

Installation de mon bivouac face au mont Aiguille dans le Vercors

D’après les indications de ce randonneur averti, j’ai continué à suivre le sentier mal indiqué, qui longeait la falaise. Le vent s’était levé et je devais trouver un endroit un peu à l’abri afin de m’assurer une nuit tranquille. J’ai marché 30 minutes avant de trouver l’endroit parfait. Il n’y avait pas vraiment un endroit plat pour poser la tente, j’ai donc installé la mienne dans une sorte de petite cuvette qui me protégeait des rafales de vent. Bien sûr, j’ai choisi un spot qui avait une magnifique vue sur le mont Aiguille. J’ai rapidement installé ma tente et fait à manger avant que les dernières lumières de la journée disparaissent. 

Coucher de soleil sur le mont Aiguille depuis le pas de l'Aiguille. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
Le mont Aiguille

Durant la nuit le vent s’est calmé et vers 3 heures du matin le silence régnait sur les hauts plateaux du Vercors. Je suis sortie de la tente en pleine nuit afin d’observer le ciel rempli d’étoiles et traversé par la voie lactée

Coucher de soleil depuis les Hauts plateaux du Vercors sur le massif des Écrins et le Mercantour. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
Le massif des Écrins et du Mercantour
Bivouac estival sur les hauts plateaux de Vercors face au mont Aiguille. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
Fin de journée et bivouac au pas de l’Aiguille

Vers 5h45 en mai, le soleil se lève juste à droite du mont Aiguille, on peut voir parfaitement le massif des Écrins, et même celui du Mercantour. J’ai pu immortaliser cette aventure à l’aide de mon appareil photo et de mon trépied. Seule face à tant de beauté, on se dit qu’on est bien bête d’habiter en ville. La nature a de belles choses à offrir si on est respectueux envers elle. J’ai eu la chance de faire ce bivouac en dehors des mois de juillet et août, car le pas de l’Aiguille est très connu et j’aurais été moins seule si j’étais venue en haute saison. 

Retour par l’alpage du pas de l’Aiguille et la grotte de la 2nd Guerre mondiale

Il est 8h et je reprends déjà la route du retour, pour cela, je reprends le même chemin qu’à l’allée en veillant à ne pas me perdre dans les petites collines des hauts plateaux. Rapidement, j’arrive au niveau de l’alpage et je décide de prendre un peu de hauteur afin de faire quelques photos de l’endroit. Le lieu est rempli d’une forme de sérénité qui m’envahit, je reste là une bonne heure à regarder le tableau qui se dessine devant moi. Le mont Aiguille, fier, se dresse au milieu du paysage. C’est sûrement l’un des endroits les plus beaux de la région. Puis, deux randonneurs s’incrustent dans le paysage, donnant ainsi une échelle humaine à l’intérieur de mes photos. 

L'alpage du pas de l'aiguille et le refuge de Chamailloux. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad

Après cette parenthèse photographique, je redescends au niveau du chalet d’alpage et je vais à la rencontre des randonneurs. Ils m’indiquent l’existence d’une grotte où des soldats français se seraient réfugiés durant la 2nd Guerre mondiale. Nous finissons par trouver ensemble cette grotte où les brûlures des armes à feu sur la pierre sont encore présentes. Deux autres randonneurs qui cherchaient aussi cette grotte nous racontent son histoire. Les soldats français auraient trouvé la mort ici face à l’armée allemande, et c’est pour cette raison qu’il y a une croix au col ainsi qu’un monument aux morts. 

La grotte de la seconde Guerre Mondiale dans le Vercors. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad
La croix du col de l'aiguille où ont été exécuté les soldats français durant le seconde Guerre Mondiale. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad

Nouvelle rencontre avec des bouquetins du Vercors dans la descente

J’entame la descente vers le parking aux alentours de 9 h. Au même endroit qu’à l’aller, je retrouve un troupeau de bouquetins, on dirait que je suis sur leur territoire. À la descente, je croise quelques personnes qui se sont levées tôt pour venir faire cette randonnée mythique. Avec mon sac de bivouac, la descente fait un peu mal aux genoux, mais lorsque j’arrive à ma voiture je suis triste de déjà quitté le Vercors. Avant de laisser les Hauts Plateaux du Vercors, je me suis arrêtée à la laiterie du mont Aiguille à Chichilianne pour ramener avec moi de fromage de Triève typique de la région.  

La plein en face du pas de l'aiguille dans le parc naturel régional du Vercors. crédit photo : Clara Ferrand - blog Wildroad

Ce récit de bivouac en solo dans le Vercors est terminé, j’espère que vous aura donné envie d’explorer la région. Si vous cherchez d’autres idées de bivouac, je vous invite à lire mon article sur mon bivouac dans le massif du Taillefer dans les Écrins

Si cet article vous a plus n’hésitez pas à laisser un commentaire et à le partager sur les réseaux sociaux. 

À bientôt sur WildRoad ! 

26 Commentaires

      1. Hello, merci pour cette magnifique balade ????????????????
        ????.
        Vous m’avez fait saliver
        .., je vivrai ma propre expérience ????????.

  1. Je vais passer un bout d’été entre l’Ardèche et la Drôme. Du coup je pense pousser jusqu’au Vercors. Justement envie de m’y faire un petit bivouac et je pense que celui-ci est nickel. Pas trop long ou dur. Il y aura forcément plus de monde mais ça sera sûrement une belle expérience quand même.
    En tout cas comme toujours un bon article et de belles photos qui donnent envie.

      1. Hello Louise c’est 8km aller retour, car le sentie remonte pas mal mais sinon il n’y a pas de difficulté.

  2. Fantastique. Merci pour ce magnifique récit et ces photos extraordinaires. Cherchant un droit où passer deux jours d’ici une semaine, je crois que la lecture de ton aventure m’a conquis

  3. Salut Clara!
    en tout et pour tout, tu as mis 2h30 pour la montée et combien pour la descente stp? J’aimerais faire ce chemin mais j’ai peur d’être prise par le temps..
    merci

    1. Hello Anne-Sophie, il faut compter 4h pour faire cette randonnée au total, donc te peux compter 1h30 pour la descente.
      À bientôt

    2. Merci Clara pour cet article et ces photos magnifiques, ca fait rêver. tu penses que deuxième week-end de mai est un bon période pour faire de bivouac au plateau? En tenant en compte que j’ai pas de raquettes.

      Merci

      1. Bonjour Anne-Sophie, mi-mai c’est toujours quitte ou double selon la météo qu’il a fait avant, il est possible que certaines parties soient encore recouverte de neige et dans ce cas tu t’enfonceras facilement.

  4. Quel merveilleux récit,nous avons rêvé et décidé de faire cette rando ce mois- ci
    Merci pour votre partage ???
    Serge&isabelle

  5. Bonjour Clara,
    Tout d’abord, tes photos sont vraiment magnifiques! Nous revenons tout juste de cette rando, trouvée grâce à ton blog. On a d’ailleurs posé notre tente en suivant ton spot, juste au bord de la falaise, nous étions seuls au monde et la vue était sublime! On en a vraiment pris plein les yeux. Descente ce matin vers 9h30, on a pris le temps de déjeuner au Gai Soleil juste après le parking, miam miam les ravioles au fromage de Triève de la laiterie du Mont Aiguille, on recommande fortement. Bref je ne m’attarde pas plus mais en tout cas un grand merci pour ton récit qui nous a permis de passer un fabuleux weekend!

  6. Merci pour cette belle histoire si bien imagée. Un bivouac qui me tente bien et que je met de côte pour les beaux jours de juillet.

  7. Hello Clara,
    C’est avec bonheur que nous avons pu découvrir ce coin grâce à tes conseils et ton tracé 🙂
    Sache que grâce à toi nous venons de faire notre premier Bivouac ! Et c’était génial ! Prochaine étape, trois jours en Vanoise 😉
    Merci pour tes conseils et tes partages. Ce blog est une excellente découverte.

  8. Bonjour Clara,
    Merci pour ton article riche en informations et surtout très encourageant. Je vois que tu es partie seule. Saurais-tu me dire pourquoi beaucoup de sites officiels conseillent « d’éviter de partir seul/s » ? Es-tu partie seule parce que tu faisais 1 étape ? Dans ce cas, si on compte en faire plusieurs, déconseillerais-tu de partir seul/e ? Merci.

  9. Salut je tombe aujourhui su ton blog et cette article que jai touver magnifique avec de tres belle photos, la randonner a du etre superbe .
    J’ai une petite question, est il possible de realiser cette randonner en famille avec une petite de 7 ans ??? Merci encore pour ta reponse .

  10. Un grand merci à toi pour ce beau partage ; nous avons suivi tes conseils pour un Bivouac le 19 août près du mont Aiguille ; c’était incroyable !
    Levé de soleil magnifique et accompagné de la visite d’un bouquetin. Moment magique, hors du temps.
    Merci pour tes explications, tes écrits qui donnent envie de vivre ces aventures.
    Belle continuation à toi 🙂

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