Le tour du Stubaï ou Stubaier Höhenweg est un trek d’une semaine à travers plusieurs vallées du Tirol qui permet d’admirer une grande diversité de paysages entre les glaciers et les lacs de montagnes couleur émeraude. Dans cet article, je vous livre le récit de mon aventure dans les Alpes Autrichiennes sur ce sentier réputé exigeant, mais qui m’a coupé le souffle à maintes reprises.
Où se trouve le Stubaï en Autriche ?
Le trek de la Stubaïer Höhenweg, une des plus belles randonnées d’Europe
Organiser le tour du Stubaï avec l’agence Allibert Trekking
Que mettre dans son sac à dos pour un trek d’une semaine ?
Mon récit du trek d’une semaine sur le Tour du Stubaï en Autriche
Étape 1 : Du village de Seduck à Franz Senn Hutte
Étape 2 : Franz Senn Hütte à Neue Regensburger Hütte
Étape 3 : Neue Regensburger Hütte à Dresdner Hütte
Étape 4 : Dresdner Hütte à Nürnberger Hütte
Étape 5 : Nürnberger Hütte à Bremer Hütte
Étape 6 : Bremer Hütte à Innsbrucker Hütte
Étape 7 : Innsbrucker Hütte à Neustift im Stubaital
Où se trouve le Stubaï en Autriche ?
Le Stubaï se trouve dans le comté du Tirol dont la préfecture est Innsbruck. Neustift im Stubaital est la ville au cœur de cette vallée alpine qui se trouve à la frontière des Dolomites italiennes.
Le trek de la Stubaïer Höhenweg, une des plus belles randonnées d’Europe
Le tour du Stubaï ou la Stubaïer Höhenweg en allemand est un trek parmi les plus beaux d’Europe. En 7 jours de randonnée, on parcourt 80 km et 6000m de dénivelé. Le sentier est pensé de manière à ce que chaque fin de journée lorsque l’étape se termine, on arrive à un nouveau refuge pour passer la nuit.
Il s’adresse aux randonneurs déjà expérimentés, qui ont l’habitude de randonner en montagne. Plusieurs passages délicats devront être traversés au cours de ce trek. Les gros pierriers, les mains courantes, les échelles se présentent quotidiennement sur le tour du Stubaï.
L’effort que vous devrez fournir sera récompensé par les magnifiques paysages des montagnes autrichiennes. Cette région, méconnue des randonneurs français est un petit bijou pour les amoureux de la montagne.
Quel niveau physique faut-il pour ce trek dans les Alpes ?
Pour arriver au bout de ce trek, vous devrez être en bonne forme physique. L’exigence de ce sentier réside dans l’endurance de vos genoux, mais aussi dans le mental. Pas besoin d’être un grand traileur ou de faire du sport tous les jours pour venir à bout de ses barrières mentales.
La volonté est parfois suffisante pour faire bouger des montagnes, croyez en vos capacités, sans les surestimer, et marchez à votre rythme pour éviter les blessures. Comme dirait mon coéquipier et rédacteur spécialisé en trek, Jean-Marc Porte « marcher est à la portée de n’importe qui ».
Comment se rendre au départ d’une randonnée dans les Alpes autrichiennes ?
Dans une volonté de réduire mon empreinte carbone, plutôt que de prendre un avion en direction de Munich, j’ai préféré transiter en train par Milan, puis arriver à Innsbruck. Après 11h de train depuis la Savoie, j’ai découvert le Tirol autrichien.
Depuis cette année, une ligne directe en train de nuit propose le trajet Paris-Vienne, une aubaine pour les habitants de la capitale.
Une fois à Innsbruck, j’ai pris le bus n°590 au niveau du parvis de la gare, en direction de Neustift im Stubaï. Le ticket m’a coûté 8 euros l’aller, à régler uniquement en espèces.
Organiser le tour du Stubaï avec l’agence Allibert Trekking
Allibert Trekking est une agence de voyage française spécialisée dans les treks autour du monde. Le catalogue de séjours est disponible en ligne, vous pourrez trouver le trek dans la destination de votre choix qui correspond à votre niveau. Pour l’Autriche, ce sont 25 voyages que vous pouvez sélectionner, dont la randonnée du Tour du Stubaï. Celle-ci est notée comme un niveau 4 à 5, sachant qu’il y a 6 niveaux dans le barème des difficultés d’Allibert Trekking.
Quels sont les avantages de la formule liberté en trek ?
Il existe deux types de voyage chez Allibert Trekking : accompagné par un guide, comme pour mon tour du Huayhuash au Pérou, ou en liberté. Pour le trek du Stubaï, seule la formule en liberté est proposée.
À la différence de celle où vous êtes accompagnée, vous serez seul sur le sentier pendant le séjour sur place, mais l’agence vous fournira toutes les informations nécessaires en amont et une assistance 7/7j par téléphone.
Avant le départ, vous recevrez par voie postale :
- Un roadbook : présenté sous forme de livret à anneaux, avec les étapes détaillées jour par jour, ainsi que le tracé GPX.
- La carte topographique de la région : de la même manière que la France possède les cartes IGN, chaque pays possède des cartes topographiques permettant de lire le relief d’une région montagneuse ainsi que les points d’intérêt comme les sources d’eau et les refuges.
En plus de la documentation papier, Allibert Trekking invite ses clients à télécharger l’application spécialement conçu pour les voyageurs. Ainsi, le client retrouve le même roadbook qu’à l’écrit et une application GPS qui permet de se localiser sur le terrain en étant hors ligne.
Quel est le budget pour faire le tour du Stubaï ?
L’Autriche est une destination dont le niveau de vie est élevé, la nourriture et les transports sont aussi chers qu’à Paris. Sachant que la formule en liberté comprend les refuges en demi-pension, vous pouvez limiter les coûts en évitant les nuits à Innsbruck.
- La formule liberté du Tour du Stubaï par Allibert Trekking : 615 euros
- Le déplacement AR en train depuis Chambéry : 200 euros
- Deux nuits à l’hôtel à Innsbruck à l’aller et au retour : 200 euros
- Ticket de bus Innsbruck – Neustift AR : 16 euros
- La télécabine pour redescendre dans la vallée : 14 euros
Total : 1045 euros pour 7 jours et les 2 jours de voyage par personne
Dormir dans une hütte autrichienne
En Autriche, le bivouac n’est pas toléré, vous serez donc obligé de dormir dans les hüttes. Le tour du Stubaï permet de se déplacer de hütte en hütte, car elles sont éloignées au maximum de 14km les unes des autres.
Par rapport aux refuges de montagne français, les hüttes autrichiennes peuvent être comparées à des hôtels tout confort. En effet, la plupart possèdent leur propre groupe électrogène permettant de fournir de l’électricité et l’eau chaude. La capacité d’accueil peut atteindre jusqu’à 200 personnes réparties dans des dortoirs ou des chambres privées.
Les douches chaudes sont bien souvent payantes, de 1 euro les 3 minutes à 4 euros les 30 secondes.
Prévoyez de la monnaie si vous comptez vous doucher tous les jours. Sinon vous aurez toujours un ruisseau à proximité pour vous débarbouiller.
La réception ouvre généralement entre 15h et 16h, le dîner est servi entre 18h et 19h, puis l’encaissement des consommations et de la nuitée se font le soir même, généralement après 20h30.
Concernant les repas, vous pourrez privilégier une formule économique, sans entrée ni dessert ou une formule complète. Certains clients commandent à la carte, ces différents services permettent de répartir les randonneurs à une table en fonction des options retenues.
Le transport de bagages et ravitaillement lors du séjour
Chaque hütte est reliée à la vallée par un câble qui permet le ravitaillement. Pour les randonneurs, il est possible de payer les services de ce câble afin de transporter son bagage à la prochaine étape. C’est une option payante que vous pouvez prendre auprès de l’agence Allibert Trekking qui organise cela avec son prestataire local.
Votre sac ne devra pas excéder 8kg pour être transporté par les câbles. En cas de route fermée dans la vallée, ou de vents forts dans les montagnes, il est possible que votre sac ne puisse pas être acheminé au prochain refuge. Prévoyez toujours l’essentiel dans votre sac à dos à la journée.
Que mettre dans son sac à dos pour un trek d’une semaine ?
Voici une liste indicative de ce que j’avais dans mon sac pour le Tour du Stubaï en août
Vêtements et chaussures :
- Short de randonnée
- Deux paires de chaussettes mérinos
- Deux tee-shirts à manches courtes
- Des sous-vêtements en laine mérinos pour la nuit
- Un pantalon de randonnées
- Un pantalon de pluie
- Une doudoune
- Un coupe-vent imperméable
- Couchage :
- Un drap de soie
- Des boules quies
- Une lampe frontale
- Chaussure de randonnée Moab Gore Tex mid de Merrell
Accessoires :
- Bonnet et casquette
- Gants légers
- Lunettes de soleil
- Gourde filtrante
- Petite serviette microfibre
- Trousse de toilette et de pharmacie :
- Savons et shampoing solide biodégradable
- Mini brosse à cheveux
- Déodorant solide
- Crème solaire SFP50
- Brosse à dent et dentifrice solide
- Petits ciseaux
- L’essentiel pour trousse à pharmacie : compresses, désinfectant, paracétamol….
Mon récit du trek d’une semaine sur le Tour du Stubaï en Autriche
Étape 1 : Du village de Seduck à Franz Senn Hutte
Distance : 11km
Dénivelé : 1000m D+
Durée : 4h30
Nous aurions dû commencer notre trek au village d’Oberissalm, mais à cause d’un éboulement notre taxi navette nous a déposé à Seduck, car ensuite la route était fermée. Alors que cette première étape devait être une simple mise en jambes, ce contre-temps nous a rajouté le double de dénivelé. Cependant ce n’était pas un problème car nous avions toute la journée devant nous pour arriver au refuge de Franz Senn.
J’ai proposé à Jean-Marc de suivre le sentier en balcon qui commençait par une grosse montée, plutôt que de longer une route en fond de vallée. Ce chemin s’est avéré très sympathique, bien qu’une chaleur écrasante nous a fait suer à grosses gouttes pendant la montée à travers bois.
Arrivée au niveau du sentier en balcon, un petit refuge proposait des boissons et des plats chauds. J’ai cédé pour une soupe montagnarde avec des patates et des carottes, alors que JM a pris un coup de boost avec à un café. À ce refuge, nous avons rencontré les premiers randonneurs qui comme nous faisaient le tour du Stubaï.
Sous un ciel qui se chargeait peu à peu en nuages, nous avons continué en direction du fond de la vallée, pour cela nous avons traversé un terrain pentu pouvant parfois être glissant et où nous avons saisi nos premiers barreaux métalliques et poignées pour nous hisser au sommet de monticules de rochers.
Au fond de la vallée d’Oberberg se dresse le gros refuge du Franz Senn, le premier de tous ceux que nous allons découvrir pendant ce tour. Une heure avant notre arrivée, je pouvais déjà distinguer la grosse bâtisse qui n’avait rien à voir avec les refuges français que je connais. JM m’avait prévenu qu’ici les refuges sont comparables à de gros hôtels de montagne avec un flux de personnes constant et leur propre groupe électrogène. Il n’empêche que c’était tout de même très impressionnant pour moi la première fois que j’ai aperçu celui de Franz Senn.
Je ne parle pas un mot d’allemand, alors lorsque nous avons dû trouver les salles pour se débarrasser de nos chaussures et de nos bâtons, cela s’est avéré être un drôle de jeu de piste. De même que pour me présenter à l’accueil et trouver la réservation effectuée par notre agence Allibert Trekking.
Au dîner, nous avons fait la connaissance de Chloé et Arnaud, un couple de Parisiens passionnés de randonnée qui fait chaque année un trek dans un pays d’Europe différent. Ils avaient déjà passé la nuit précédente dans un refuge et nous ont donc appris le fonctionnement des demi-pensions « à la carte » où chacun a un régime différent. Nous pouvions choisir entre végétarien ou carnivore et une formule avec ou sans entrée et dessert.
Vers 21h, tout le monde a commencé à se diriger dans sa chambre ou son dortoir. Nous étions tout au bout d’un grand dortoir de plus de 50 personnes. Chaque box était équipé d’une prise USB fonctionnelle hors des périodes de repas. Nous avons pu profiter de douches chaudes pour nous décrasser.
Étape 2 : Franz Senn Hütte à Neue Regensburger Hütte
Distance : 9,11 km
Dénivelé : 650 m D+ / 500 m D-
Durée : 4h
Après une première nuit agitée, le temps que je me fasse à cette nouvelle routine de dormir dans la même pièce que beaucoup d’autres personnes…, nous avons pris le petit-déjeuner sous forme d’un buffet servi entre 6h30 et 8h. Les aliments étaient disposés sur les grandes tables, nous avons aussi pu préparer nos sandwichs du midi. Certains refuges sont très ouverts à cette pratique, allant même jusqu’à la favoriser et ne pas proposer de lunch box.
Une fois nos affaires rassemblées, nous avons repris le sentier d’altitude en direction du col Schrimmennieder. La matinée nous a conduit à longer en balcon la vallée d’Oberberg où une lumière dorée chatouillait le flanc de la montagne.
Puis nous avons affronté notre premier pierrier où l’eau ruisselait entre les rochers rendant le terrain instable. Plusieurs passages câblés nous ont permis d’atteindre un replat où se trouvaient de mignons petits lacs, avant de reprendre notre ascension.
Peu à peu le chemin sortait du pierrier, une fois arrivé à l’altitude du col nous avons choisi de faire le détour qui menait au sommet de Basslerjoch en 40 min aller-retour. De la croix posée au sommet, nous avons une magnifique vue sur les environs et nous pouvons apercevoir tout en bas du col notre refuge du soir, celui de Neue Regesburger.
À la descente, nous avons pris le temps de bien poser nos pieds, nul besoin de se presser alors qu’il était seulement 14h et que la réception du refuge n’ouvrait pas avant 16h. Avec Jean-Marc, on a mis tour à tour notre playlists préférées pour écouter les paroles de nos chansons résonner dans nos cœurs.
Arrivés au refuge de Neue Regensburger, nous avons récupéré nos sacs au pied du câble, avant de profiter du cadre paisible qui s’offrait à nous. Entourés d’un cirque glacière, notre espace-temps était comme une bulle paradisiaque. La lumière du jour s’évanouissait pour enflammer la ligne de crête face à nous.
Étape 3 : Neue Regensburger Hütte à Dresdner Hütte
Distance : 14 km
Dénivelé : 100m D+ / 100m D-
Durée : 7h
Étape après étape, nous retrouvions les mêmes randonneurs auprès desquels nous nous présentions progressivement. J’avais constaté que la moyenne d’âge sur ce trek était jeune, de 25 à 30 ans pour la plupart des randonneurs dont beaucoup étaient germanophones.
Le matin, chacun avait son petit rituel : pendant que Jean-Marc tentait d’ouvrir ses yeux avec son deuxième café, je remplissais mon camelback et j’étudiais les différentes étapes de la journée. Nous étions prêts à partir entre 8h30 et 9h, alors que le gros des randonneurs partait juste après le petit-déjeuner.
De ce fait, nous étions un peu à l’écart du groupe de tête que nous rattrapions parfois lors des poses. Bien que nous n’étions pas un même groupe de randonneurs, au 3ème jour de marche, nous commencions à avoir une certaine proximité. De plus, nous partagions la même expérience jour après jour.
Cette journée fut l’une des plus éprouvantes du trek. Plusieurs détours pour aller voir des lacs d’altitude étaient possibles, nous avons fait celui qui conduit au lac de Falbeson à moins d’une heure du refuge que nous avions quitté.
Pour atteindre le col de Gramaggruabennieder, qui est aussi difficile à orthographier qu’à gravir, nous sommes passé par les vestiges du glacier d’Hochmoosferner. Je n’étais pas sereine à l’idée de traverser une zone où de potentielles crevasses pouvaient céder sous nos pieds. De même que j’ai fait preuve de sang-froid pour gravir les passages câblés verticaux.
Une fois au col à 2880m d’altitude, nous avons collégialement acclamé le panorama. Devant nous se dessinait le relief qui nous attendait pour les prochains jours. L’après-midi n’a pas été de tout repos, avec un terrain dont le dénivelé s’apparentait à des dents de scie sur mon application GPX.
La dernière partie de cette journée ne fut pas la plus rigolote, bien que le sentier permettait d’éviter de randonner sur les pistes de la station de sports d’hiver, le paysage n’était plus aussi sauvage. Le refuge de Dresdner est géré par la ville de Dresdes, qui indique d’ailleurs qu’on se situe sur sa commune avec un panneau. Cette hütte est un énorme bâtiment situé juste à côté du téléphérique dont la capacité d’accueil est gigantesque. À l’entrée, une station à tampon permet de garder un souvenir de son passage.
Étape 4 : Dresdner Hütte à Nürnberger Hütte
Distance : 10 km
Dénivelé : 900 m D+ / 900m D-
Durée : 6h
Au matin du 4ème jour de marche, les premières blessures apparaissent auprès de nos compagnons de trek. Des ampoules, des tendinites ou encore des douleurs dans le bas du dos qui témoignent de l’effort que procurent nos corps pour s’extirper de notre confort de sédentaire. De mon côté, je surveille les douleurs qui pourraient apparaître, mais j’écoute surtout mon corps et je module mon rythme selon l’énergie du jour.
Le roadbook d’Allibert Trekking annonce cette étape comme l’une des plus belles du trek. Mais avant de commencer à marcher, nous devions faire un choix : passer par le sommet du Trögler ou par le lac glacière de Sulzenau. C’est ce second que je privilégie, car je pense à notre chère planète qui se réchauffe et à l’aspect éphémère du glacier qui disparaîtra dans les décennies à venir.
Arrivé au col de Peiljoch, nous sommes entourés de cairns, l’endroit est spectaculaire, en contrebas se trouve le lac d’un bleu laiteux, dans lequel les séracs du glacier de Sulzenau s’effondrent. Un peu plus loin dans la vallée glacière , un lac bleu émeraude est visible. Il s’agit du lac de Blaue qu’un détour de 30 minutes nous permettrait d’aller voir de plus près.
À l’heure du déjeuner, nous sommes au niveau de Sulzenau Hütte. Dans les guides autrichiens du trek, c’est ici que se finit la 4ème étape, cependant cela ferait une très petite journée. Allibert trekking propose de continuer de marcher 2h45 jusqu’à Nürnburger Hütte. Nous laissons ici quelques-uns de nos compères qui ne doublaient pas cette étape, pour rattraper ceux partis un jour avant nous sur ce tour.
En début d’après-midi, nous atteignons le lac de Grünausee, qui est une immense étendue d’eau turquoise approvisionnée par un glacier qui le surplombe. Ce paysage est époustouflant, avec la chaleur de ce mois d’août on pourrait se croire sur la Côte d’Azur.
En continuant notre chemin en direction du col de Niederl, nous croisons d’autres petits lacs dans lesquels se reflètent la chaîne du Stubaï. Notre sang froid est de nouveau testé lors de courts passages exposés dont nous venons à bout, pour basculer ensuite sur un immense pierrier.
Une bonne bière fraîche nous attend au refuge Nürnberger Hütte, qui éloigne le mauvais souvenir du refuge impersonnel de Dresdner. Beaucoup plus isolé, et avec une capacité de couchages plus restreinte, cette hütte reste un bon souvenir de ce trek.
Étape 5 : Nürnberger Hütte à Bremer Hütte
Distance : 6km
Dénivelé : 700m D+ / 600m D-
Durée : 4h
Avec seulement 6km qui nous attendaient, nous n’étions pas effrayés par cette journée. Je souhaitais arriver tôt à Bremer Hütte afin de récupérer physiquement et de faire une petite lessive au cours de cet après-midi farniente à regarder le paysage.
La traversée de la vallée Plattenpinggl s’est révélée plus technique que ce que j’avais imaginé. Nous avons atteint le « Paradis » indiqué sur les panneaux, une sorte de petite plaine au milieu de laquelle coulait une rivière.
En direction du col Simmigjöchl, des bruits de chutes de pierres nous ont avertis de la présence de chamois. Nous avons aussi croisé un groupe d’Irlandais qui semblait légèrement déstabilisés par le nombre impressionnant de passages câblés sur ce trek. Zölhütte fut la bonne surprise du col, cette cabane semblait suspendue au milieu du panorama à 360°.
Laissant Jean-Marc au col qui préférait attendre que la lumière baisse pour les photos, j’ai continué mon chemin jusqu’à Bremer Hütte. Une fois le check-in réalisé, j’ai profité de mon temps libre pour bouquiner, manger une succulente gaufre et chatouiller les chèvres.
À la nuit tombée, la lumière du refuge se reflétait dans son lac. L’ambiance était magique, si je devais établir un classement de mes hüttes favorites de ce trek, je positionnerais celle-ci en premier. C’est d’ailleurs l’une des seules où l’exposition pour admirer le lever de soleil était idéale !
Étape 6 : Bremer Hütte à Innsbrucker Hütte
Distance : 10,16 km
Dénivelé : 800 m D+/ 850m D-
Durée : 6h
3 cols en une journée, c’est ce qui nous attendait pour cette avant-dernière journée de marche dans le Stubaï. Notre deuxième plus longue étape depuis notre départ, débutait en prenant l’option la plus difficile : descendre les passages verticaux en direction du lac de Lauterersee.
En-dehors de l’aspect ludique de passages techniques, j’ai trouvé la beauté de ce lac en deçà de ceux croisés la veille. Il faut dire que j’étais devenue exigeante tant la beauté du Stubaï m’avait déjà conquis les jours précédents.
Bien que ce sentier soit en effet épuisant car il nous oblige à descendre et remonter sans arrêt, mon corps s’était quant à lui habitué à l’effort. Marcher fait maintenant parti de ma routine et j’y prends encore plus de plaisir. J’apprécie de me rafraîchir au pied d’une cascade ou de faire une sieste à l’ombre des rochers.
Le col Pfanalm, le dernier de cette étape éprouvante, ouvre notre regard sur un autre type de sommet plus dolomitique. La hütte de Innsbrucker est accrochée à cette crête, elle sera notre dernier dortoir avant de retrouver le confort d’une chambre individuelle.
Juste au-dessus du col, j’aperçois plusieurs bouquetins, ils se fondent dans les rochers. Ils sont tels un comité d’accueil pour nous souhaiter bonne route dans le Stubaï.
Étape 7 : Innsbrucker Hütte à Neustift im Stubaital
Distance : 9 km
Dénivelé : 450m D+/ 1115m D-
Durée : 5h
Pour cette dernière étape, le soleil est une fois de plus radieux. Nous avons pris la piste qui descend à gauche de la crête sur laquelle est perchée le refuge en direction du hameau de Karalm. D’autres randonneurs s’apprêtaient à faire l’ascension du Habicht qui culmine à 3277m d’altitude.
À Karalm, nous avons pris le temps de saluer les bêtes, de belles vaches noires qui ressemblaient beaucoup aux Écossaises et des chevaux de travail. La ferme-auberge était fermée au moment de notre passage, mais je pouvais facilement imaginer des groupes de randonneur attablés à la terrasse sirotant une limonade maison.
Les panneaux nous indiquaient Elferbahn Bergstation à 2h30. Nous prenions tout notre temps pour faire ces derniers kilomètres à travers de somptueux alpages encadrés de sommets dolomitiques.
Arrivée à une installation artistique qui ressemble à un manège, nous avons croisé de plus en plus de monde. La station alpine n’était plus très loin, car face à nous ce sont des randonneurs de tous âges qui venaient ici pour la journée.
Elferhütte était la dernière occasion de goûter le kaiserscharrn autrichien, qui est un plat sucré composé d’une multitude de petites crêpes souvent servies avec une crème vanille.
À côté de la télécabine qui nous a ramené en bas de la vallée, des parapentes prenaient leur envol. Cela aurait pu être une manière originale de redescendre de la montagne pour la fin de ce trek.
Après 7 jours de marche, nous retrouvions Neustif, puis Innsbruck où nous avons passé nos derniers instants autrichiens.
Ce récit s’achève avec mon retour à la civilisation, mais des images plein la tête. Ce trek aura été une belle découverte aussi bien au niveau des paysages que de la culture autrichienne dans la région du Stubaï.
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À bientôt sur Wildroad !
Ce reportage a été réalisé dans le cadre d’un partenariat avec l’office du tourisme Autrichien et l’Agence Allibert Trekking. Mon récit reflète mon propre avis qui découle de mon expérience personnelle.
Ton récit et tes photos donnent trop envie ! Surtout moi qui suis amoureuse des lacs. Je garde cette idée de trek dans un coin de ma tête